L’édition 2018 de Venditalia, qui s’est tenue début juin à Milan, a tenu toutes ses promesses en matière d’innovations technologiques. Si 2016 avait ouvert la voie du digital, 2018 renforce cet aspect avec la participation de plusieurs start-up, dont des chinoises, venues avec des solutions de rupture. Un nouveau tournant dans l’évolution de la distribution automatique ?
Comme à chaque édition, Venditalia se caractérise par de vastes stands aux surfaces imposantes, à l’instar de celui d’Evoca, qui manifestement a voulu impressionner fortement les visiteurs et accessoirement les concurrents ; ou celui de Lavazza, superbe et très théâtral. Venditalia se distingue désormais assez franchement des salons internationaux concurrents avec une sensation d’espace que procurent tant la surface d’exposition que les allées larges. Les chiffres sont éloquents : 32 000 m² de surface d’exposition dont 14 000 occupés par des stands, 300 exposants dont 79 étrangers venant cette année de Chine, de Russie et même des Etats-Unis, soit une hausse de 20 %. Côté visiteurs, vingt mille professionnels se sont déplacés cette année à Milan, dont quatre mille étrangers provenant de vingt-deux pays, une hausse de 16 % par rapport à 2016.
Le Vending intelligent
La distribution automatique intelligente consiste à développer un éventail de services à destination tant des utilisateurs, les consommateurs, que des opérateurs grâce à la connexion d’une machine ou de son système de paiement à une plate-forme de gestion via l’internet. Principalement, pour les utilisateurs finaux il s’agit d’applications de paiement avec des services personnalisés comme l’enregistrement de leurs consommations favorites ou la réception de notifications ; et du côté des gestionnaires, d’une part la connectivité offre la possibilité de gérer leurs parcs machines de façon dynamique, d’autre part elle leur permet d’accéder à des solutions marketing pour interagir avec leurs consommateurs et promouvoir les ventes par un ensemble d’outils de fidélisation, de promotion, etc. Force est de constater à Venditalia que la connectivité et tout ce qui en découle a été le leitmotiv des acteurs concernés : fabricants d’automates et de systèmes monétiques installés sur le marché depuis longtemps, mais aussi et c’est nouveau, des start-up qui ont développé des modules Plug & Play à installer dans les automates, intégrant pour certains de l’intelligence artificielle comme le fait Orain, une jeune entreprise espagnole dans laquelle FLO a investi, et des applications sur smartphone. Chez les fabricants de distributeurs automatiques, quasiment tous se sont dotés aujourd’hui de solutions connectées, souvent d’ailleurs en ayant passé des accords de partenariat avec des start-up, cf. Rheavendors avec SelfBlue ou Evoca avec Breasy. Même s’il s’agit d’une avancée majeure dans la gestion des parcs de distributeurs automatiques, si une société de gestion travaille avec différents fabricants ayant chacun leur propre solution, se posera inévitablement la question de l’unification des données recueillies et disponibles dans le Cloud mis à disposition par le fabricant. Un problème qui ne se pose pas chez les fabricants de systèmes monétiques, lesquels proposent désormais des applications compatibles avec leurs systèmes à l’instar de Coges avec Nebular, Pay4Vend et son module Engine, qui s’installent dans tout type de machines indépendamment de leur marque. Dans les améliorations de ces systèmes, l’intégration directe des données dans les progiciels de gestion les plus répandus constitue un plus indéniable pour les opérateurs, ce que l’on va trouver chez Coges et CPI entre autres. Enfin, et puisque l’on parle d’applications de paiement sur smartphone, on notera que leur développement se fait au détriment des systèmes cashless privatifs car il a suffi de transférer les services des clés et cartes vers une application pour smartphone pour rendre ces systèmes obsolètes. D’autant que, comme on l’a vu précédemment, ces applications s’accompagnent de services quasiment impossibles à intégrer dans un support physique, principalement dans les actions marketing.
Des OCS et des capsules
Si le freestanding a encore de beaux jours devant lui, certains acteurs majeurs notent une tendance au downsizing des machines et à la montée en gamme des produits, café en premier lieu. Ainsi, les OCS et les Table Top sont-ils largement présents dans les gammes des constructeurs ou chez les torréfacteurs, cf. le stand Lavazza, véritable temple de l’OCS et du Table Top chic.