Le printemps est propice aux innovations
et à l’optimisation
des gammes
Des sandwiches aux plats cuisinés en passant par les salades, les solutions-repas individuelles se multiplient sous l’impulsion des principaux fournisseurs qui proposent aux gestionnaires de DA les recettes à succès des GMS.
« Les produits frais permettent de gagner des marchés lors des appels d’offres », insistait récemment Pierre Albrieux, le Président de NAVSA ajoutant que « cette catégorie s’inscrit dans une stratégie de différenciation et de service pour ceux qui intègrent de telles solutions à leurs assortiments ». Le frais pose bien sûr les questions sensibles de logistique, rotations, gestion de la DLC… mais il convient de tenir compte du fait que cette technologie a le vent en poupe. En grandes surfaces par exemple, le chiffre d’affaires de la pause-déjeuner s’élève à 650 millions d’euros en progression de 6,7 %*, et cette tendance illustre l’engouement des consommateurs pour les sandwiches, salades-repas, box, desserts, soupes fraîches et plats cuisinés en formats nomades. Hors domicile, les salariés et notamment ceux qui ne disposent pas de services de restauration sont en ligne de mire. Aussi, les automates installés dans les entreprises et dans les usines ont tout intérêt à jouer cette carte afin de satisfaire tous les appétits et toutes les pauses.
La dématérialisation des titres-restaurant devrait libérer le potentiel de la restauration automatique
D’autant que les titres-restaurant détenus par les cols blancs et bleus devraient susciter un nouvel intérêt des consommateurs pour la restauration automatique, en accédant prochainement à la dématérialisation. Suivi de très près par la NAVSA en relation avec la CNTR, « ce dossier devrait prochainement aboutir à une solution satisfaisante », nous soufflait Matthieu Turpain, délégué général de la Chambre syndicale, rencontré à Vending Paris. Imminente, l’issue de ce dossier est stratégique pour la profession en général et pour l’univers de la « restauration automatique » en particulier. En effet, la diversité des systèmes de paiement et la pertinence des supports proposés par l’automate contribuent à multiplier les achats du consommateur au DA qui, mathématiquement, augmenteront le ticket moyen. En attendant d’en savoir plus, les fournisseurs peaufinent leurs solutions-repas individuelles.
Les nouveaux pains apportent de la variété aux sandwiches
En grandes surfaces, les ventes de sandwiches représentent 44,7 % du chiffre d’affaires enregistré par le marché de la pause-repas, et ce segment historique a progressé de 2,4 % entre 2015 et 2016. Première marque nationale avec 32,3 % de part de marché valeur, Sodebo progresse à un rythme de 8,5 %, supérieur à celui du marché. « Le succès des pains d’ailleurs et les réponses apportées aux grosses faims expliquent nos performances », analyse Philippe Rondeau, responsable marketing de Sodebo. Surfant sur les succès des wraps et des pains suédois dont les ventes ont progressé de 8,6 %, Sodebo parie cette année sur un nouveau support ; le pain bretzel s’inspire d’une tendance constatée dans les concepts-stores, fast-food et boulangeries, que l’industriel vendéen veut introduire en grandes surfaces, chez les pétroliers et autre circuits d’impulsion. Une fois n’est pas coutume, Sodebo a choisi, dans un premier temps, de ne pas fabriquer le pain bretzel dans ses ateliers, mais de s’approvisionner auprès d’un industriel allemand, expert en la matière. Pour sa part, Daunat ne s’autorise aucune exception et confie systématiquement la fabrication de ses pains à ses maîtres boulangers. Le ciabatta respecte cette règle pour valoriser le segment des baguettes, et créer deux nouvelles recettes conditionnées dans un packaging visuel et sensoriel qui titille le toucher, le goût et la vue. Convaincu du fait que la forme est le premier critère de repérage des consommateurs au rayon sandwiches, Daunat rappelle qu’il est à l’origine des gros et des petits formats, ainsi que des wraps. A cette dernière spécialité, la marque ajoute une recette de thon à la mexicaine, d’inspiration ethnique. Le dynamisme des wraps a également inspiré Mix qui, en 2016, a lancé une telle gamme en exclusivité chez Monoprix. Ayant généré 30 % de chiffre d’affaires additionnel à la catégorie des sandwiches commercialisés par l’enseigne, cette gamme est maintenant proposée au niveau national. Parmi ses particularités : une présentation en longueur d’un wrap coupé en deux, et une garniture comprenant de belles découpes de légumes et des sauces cuisinées.
Rassasier les « grosses faims »
Ces formats pèsent un tiers du marché et représentent 59 % des gains de la catégorie. Parce que les clubs et baguettes Méga de Sodebo font un carton en GMS et méritent de connaître le même succès en DA, le Méga suédois accueille une recette bacon cornichon (230 g), tandis que le Gourmand Club bacon fumé emmental sauce moutarde à l’ancienne varie les plaisirs des sandwiches valorisés. En parallèle, Sodebo propose un nouveau segment à partir d’un pain tout en rondeur. Les buns Méga saupoudrés de graines de sésame se déclinent en trois recettes agrémentées d’une sauce typée : BBQ Ranch pour la référence Arizona, Pepper pour la Texas, Creamy pour la Newport. Difficile de fermer les yeux sur la ressemblance de cette nouvelle gamme avec celle fabriquée par Daunat. En effet, le 360 regroupe aussi des sandwiches de format rond, préparés à partir d’un pain brioché à la texture moelleuse, qui complète les pains bagnat aux inclusions de graines. En parallèle, la gamme XXL de Daunat se valorise avec l’arrivée d’une offre au pain de campagne : bacon emmental salade, et poulet emmental, les deux recettes de 210 g sont qui plus est en phase avec la cible masculine.
Boum des burgers
Les marques nationales poursuivent donc leurs variations autour des supports, des garnitures et des saveurs, des formes et des formats de sandwiches, et Sodebo refuse toute comparaison des Méga buns avec les burgers. D’ailleurs, ce segment est le domaine de prédilection de Charal qui capitalise sur ses cheeseburgers en distribution automatique, notamment dans les sites fréquentés par les étudiants. En marge de ce produit-pilier qui représente un quart des ventes de snacks à réchauffer dans les rayons frais libre-service des grandes surfaces **, la marque a imaginé une nouvelle technologie de réchauffage ; la Toast Box permet, comme son nom l’indique, de toaster les burgers et les paninis directement dans leur emballage en 2 minutes 20 au four à micro-ondes. Proposée aux gestionnaires de DA, cette innovation lancée en novembre 2016 a généré 15 % des gains de Charal snacks. « En 2016, Charal a vendu 100 000 snacks à réchauffer, et la marque est présente chez environ 200 gestionnaires de DA », précise l’industriel de Cholet qui accélère le rythme de ses éditions limitées ; le burger Inspiration Auvergne lancé en février sera suivi en juin par un burger California Style. Dans le même esprit, le pavé de boeuf sauce cheddar de Daunat revient sur le devant de la scène. Tout cela répond aux attentes de renouvellement des recettes exprimées par les consommateurs, également identifiées par Le Gaulois. Aussi, la marque du groupe LDC lance une gamme de snacks préparés à base de viande française 100 % filet comprenant des hot-dogs de volaille, des wraps et des burgers de poulet. Corroborant cette « folie du burger », Gira Conseil calcule que les Français ont avalé 1,34 milliard de burgers en 2016 (+12 % par rapport à 2015), et que le marché s’est multiplié par 13 en 15 ans, tandis que les volumes de sandwiches ont triplé.
Les salades-repas font recette
Là encore, cette catégorie est dominée par Sodebo (46 % de part de marché valeur) qui commercialise une gamme emblématique : Salade & Compagnie détient à elle seule 41 % du marché des salades-repas en GMS. Ses gains de rotations et de diffusion ne sont pas cannibalisés par Mon Atelier Salade dont la praticité et le côté « healthy » ont séduit plus de 550 000 foyers en 2016 et génèrent de la croissance additionnelle à la catégorie. Pour continuer à apporter de la variété, Mon Atelier Salade accueille deux nouvelles références incontournables : jambon emmental et rillettes de thon viennent compléter une gamme qui compte ainsi six recettes permanentes.