Le paiement sans contact entraîne une augmentation moyenne des ventes
de 20 à 30 %
La poussée du paiement sans contact, couplée aux possibilités marketing qu’ouvre la connectivité, prépare la refonte du Vending. Les fournisseurs de solutions l’accompagnent en apportant des réponses aussi ergonomiques que performantes.
L’histoire du renouveau de la DA prend d’abord racine dans une innovation technologique, qui s’est installée à grande vitesse dans les usages des consommateurs : le paiement bancaire sans contact. Les chiffres démontrent une généralisation massive : en France, en octobre 2016, 39,8 millions de cartes bancaires, soit plus de 60 % du parc, sont équipées et activées. « La DA connaît un vrai essor en s’ouvrant au paiement sans contact. Sous l’impulsion des Etats et des consommateurs à la recherche de moyens de paiement sans friction, le marché de la distribution automatique entre dans cette nouvelle ère », affirme Venceslas Cartier, responsable marketing des solutions unattended et self-service d’Ingenico en Europe et en Afrique. « Les dernières études indiquent que le nombre de cartes sans contact en Europe devrait doubler d’ici à 2019. Les paiements sans contact ont ainsi atteint 4 milliards de transactions sur les 12 derniers mois, soit trois fois plus que sur les 12 mois précédents. Les premiers pays européens à connaître un fort développement des cartes et paiements sans contact sont les pays nordiques, la Pologne, la République Tchèque, la France et le Royaume-Uni ». Deuxième facteur qui entraîne la transformation du métier : le smartphone devient un support de débit/crédit, fonctionnant grâce à la technologie NFC, ouvrant notamment la voie aux systèmes de paiement Apple Pay et Google Wallet. « Le boom du sans contact s’accompagne d’une forte baisse des commissions bancaires et l’arrivée des paiements par smartphone type Apple Pay », explique Richard Ouillon, directeur commercial de LM Control. « On enlève un frein au consommateur et on s’adapte à ses choix. La tendance favorise l’utilisation massive et quotidienne du smartphone : prenons l’exemple de la dématérialisation des titres de transport avec le succès incroyable de l’application de la SNCF que l’on connaît. Les réseaux de transport s’en inspirent aussi, comme à Londres actuellement, et à Paris dans les années à venir ». Surtout, le téléphone devient un moyen privilégié d’établir une communication entre l’individu et le distributeur automatique intelligent. Le Vending se renouvelle dans la mesure où l’on passe à une ère de marketing direct jusqu’ici inégalée dans la profession. Les nouveaux systèmes de paiement sonnent-ils pour autant le glas de la monnaie ? Selon Christian Mengus chez SUZOHAPP, « il faut nuancer l’idée selon laquelle les pièces et les billets sont amenés à disparaître. Il y aura toujours des sites, surtout dans le privé soyons clairs, où les utilisateurs n’auront pas leur carte bancaire sur eux. L’idée est surtout que le DA doit accepter tous les types de paiement pour ne pas rater de vente, cependant le déploiement de plusieurs systèmes n’est pas pertinent pour tous les sites ».
Privilégier les solutions de paiement hybrides
Une idée que corroborent les propos d’Hervé Thellier du groupe CPI : « Dans certains pays, c’est toujours le règne du cash comme en Allemagne ou aux USA, même si outre-Atlantique nous avons environ 200 000 systèmes déployés sur les campus, les casernes militaires, les établissements scolaires ou hospitaliers. C’est pour cela qu’une solution hybride s’impose ». Si les professionnels de la monétique ont déjà mis sur le marché ce type d’offres, elles semblent aujourd’hui s’imposer pour le gestionnaire. « Chez CPI, on veut faire en sorte que nos clients aient des solutions performantes et ergonomiques qui acceptent tous les modes de paiement disponibles. En résumé, si le consommateur n’achète pas, c’est qu’il n’a pas envie d’acheter ». Hervé Thellier met ici le doigt sur une donnée clé : rassurer le client final dans sa transaction. « Bon nombre de consommateurs reçoivent leur nouvelle carte bancaire munie de la technologie sans contact mais combien savent l’utiliser ? Leur banque l’a-t-elle activée ? Quelles sont les règles et les limites ? ». C’est dans ce sens que les nouveaux terminaux eChoice™ de CPI permettent au consommateur de payer au distributeur aussi bien avec sa puce, une méthode qu’il connait bien, qu’avec le sans contact. Déployé en Europe en 2011, eChoice™ connaît des améliorations : un écran beaucoup plus large et une signalétique efficace attirent l’œil du client et lui permettent d’identifier rapidement où insérer sa carte. Le eChoice™ 4 accepte le paiement à puce, sans contact, magnétique, et peut encore intégrer les systèmes Apple Pay et Google Wallet. eChoice™ 5 dispose de toutes les fonctionnalités du modèle 4, et intègre un lecteur de billets. Enfin, eChoice™ 1 est dédié au sans contact. Les offres hybrides de ce type présentent l’énorme avantage d’être évolutives : elles réunissent en un seul et même terminal tous les systèmes de paiement existants et leurs évolutions, et peuvent accueillir une fonction de télémétrie. Pas de surcoût pour le gestionnaire qui aura juste besoin d’activer la licence s’il décide de se servir de son terminal comme d’un télémètre. A l’image de la solution All in One de LM Control, conçue autour du lecteur iUC180 d’Ingenico. Plus besoin de changer de matériel, il évolue avec les perspectives du gestionnaire, sur la base d’un hardware et d’applications. All in One rassemble ainsi des solutions de paiement privatif (Aztek), public (PayPass/PayWave), de paiement mobile (NFC) et de télémétrie (Allô Machines). Pour sa part, le terminal IUC285 d’Ingenico s’interface aisément aux nouvelles machines intelligentes. Compact et répondant aux normes et au format EVA d’intégration aux DA, il s’agit d’un des seuls terminaux unattended du marché, comprenez « sans assistance », à être certifié PCI V4.0. Les opérateurs et constructeurs d’automates peuvent ainsi accepter toutes les formes de paiement cashless (contactless, insertion de la carte ou swipe pour les cartes étrangères) en toute sécurité. En outre, on peut implanter ce module à l’intérieur comme à l’extérieur de la machine, car il est très résistant à l’eau et au vandalisme (IP54 et IK10). La clé Happy de SUZOHAPP, nouveau media Mifare® compatible avec tous les systèmes WorldKey, ainsi qu’EasyCharge, EasyPay et Unités Desktop « réunit les avantages d’une clé et des cartes », souligne Christian Mengus. « Elle permet d’ouvrir un compte acquéreur et offre une multitude de possibilités d’interaction avec l’utilisateur final. On peut ainsi rentrer dans une démarche de fidélisation du client ». Grâce à Happy, le gestionnaire aura par exemple la possibilité de configurer des listes blanches ou noires, d’aller jusqu’à une différenciation des utilisateurs par prix, réductions et avantages. Il pourra également appliquer une limitation sur un groupe d’utilisateurs, comme des limites temporaires (jour, mois, année). Customisable, Happy déploie des opportunités marketing, en intégrant notamment tous les systèmes de paiement et de gestion existants.
Des applications mobiles pour payer et développer des programmes de fidélité
Il semblerait que l’avenir des programmes de fidélisation se trouve dans les applications mobiles. Les industriels deviennent éditeurs de solutions compatibles Android ou iOs, ce qui fait évoluer leur métier vers un service d’ingénierie. Pour reprendre les mots de Marc Puravet de Symotronic, interrogé en octobre dernier par DA MAG, « nous sommes devenus des monéticiens ». Grâce aux applications mobiles, le consommateur devient accessible 7/24. Coges a présenté à l’EVEX les dernières innovations de son système de paiement et de fidélisation Pay4Vend, l’application pour smartphones qui donne accès à un nouveau niveau d’interaction avec l’utilisateur final. « L’application Pay4Vend est simple d’utilisation et fonctionne offline, ce qui lève la nécessité d’une connexion de la machine au réseau. La solution est donc tout-terrain. La totalité des informations que l’utilisateur de Pay4Vend communiquera à la machine par l’intermédiaire de son smartphone permettra au gestionnaire d’opérer un profilage précis et d’engager une approche plus marketing auprès de sa clientèle », précise Stéphane Metzger, responsable commercial de l’entreprise. L’application permet au consommateur d’utiliser tous les systèmes de paiement, et de créditer son compte soit en cash directement sur l’automate, soit par carte ou encore par PayPal, et est vouée à intégrer les systèmes Apple Pay ou Google Wallet. Basée sur le cloud, la solution de paiement dématérialisé e-vending de Symotronic connaît des évolutions notamment en ce qui concerne l’identification du consommateur. « La machine est capable aujourd’hui d’inviter l’utilisateur à télécharger une application aux couleurs du gestionnaire sur son téléphone, un geste que le client a l’habitude de faire au quotidien », analyse William Martins, directeur commercial Vending de Symotronic. « C’est un procédé accessible, pratique et rapide pour lui. Il peut choisir soit de rester anonyme, soit de renseigner son compte. Dans ce dernier cas, le gestionnaire peut se lancer dans une vraie démarche marketing ». Multi-communiquant, e-vending est en capacité de lire de nombreuses technologies comme Legic, Mifare, Desfire, HID, Calypso, ce qui évacue la nécessité d’un scanner de QR Code. « De belles perspectives de développement s’ouvrent à ceux qui sont en mesure d’utiliser la connectivité, d’identifier leurs clients et d’exploiter les remontées de données. Par exemple, aucun gestionnaire ne savait combien d’argent était stocké sur les cartes, les clés et autres comptes de son parc. Avec e-vending, il sait instantanément la somme et le nombre d’avoirs dont il dispose et peut déterminer comment faire revenir le consommateur à la machine, en lançant des opérations promotionnelles. Nous restons lucides sur l’e-vending », prévient William Martins. « Nous sommes encore dans la phase où il faut continuer de prouver l’intérêt de la solution. L’histoire est en marche : le smartphone devient petit à petit un support indispensable pour aller à la machine à café. »