Kaoka travaille à identifier les cacaoyers les plus productifs mais aussi les plus goûteux pour les intégrer dans des collections de variétés pour de futures replantations.
Et meilleur pour qui ? Et selon quels critères ? Petit plaidoyer pour conjuguer petit plaisir et grandes causes.
Attention d’abord à ne pas faire d’amalgame entre bio et équitable ; « le marché bio n’est pas forcément éthique et il est nécessaire de le conjuguer à l’équitable pour ajouter tout un volet social et environnemental qui permet notamment aux producteurs d’avoir une meilleure rémunération et d’accéder aux primes de développement pour investir dans des projets qui font l’avenir de la filière de cacao bio », commence Guy Deberdt, Directeur général de Kaoka. Et parmi ces projets, la rénovation des plantations de cacaoyers est primordiale pour augmenter des rendements globalement bas (en moyenne 300-350 kilos de cacao/hectare au niveau mondial) ; « depuis 20 ans, nous accompagnons aussi et surtout les producteurs dans la rénovation de leur plantation afin de multiplier par 3 ou 4 les rendements de leurs parcelles, ce qui, combiné à l’effet levier du prix de l’équitable, permet une réelle différence », continue ce dernier. « Une dynamique de qualité ne peut commencer qu’avec un prix correct ; dès lors que le cacao devient une culture plus rentable, les producteurs peuvent prendre du temps pour soigner les arbres, prendre soin du sol au lieu de passer à une culture plus rentable », pointe Christophe Eberhart, cofondateur de la coopérative Ethiquable. Les entreprises engagées dans l’équitable aujourd’hui insistent, au-delà d’un prix correct pour le producteur, sur le développement de l’ensemble du volet production et sur le déploiement d’une logique économique globale. Meilleure en termes de revenus pour le producteur donc, la démarche éthique combinée au bio est aussi meilleure pour l’environnement, avec plusieurs défis majeurs pour les acteurs du cacao aujourd’hui : la lutte contre la déforestation et la nécessaire évolution de la culture du cacao vers un modèle agroforestier (système de production sous ombrage), la production de plants de cacaoyers pour replanter et remplacer les « manquants », et enfin un défi majeur : « restaurer les sols et les écosystèmes dégradés pour en améliorer la fertilité, capter le plus de carbone possible et améliorer les rendements des cacaoyers », explique Sébastien Balmisse, Directeur filières et qualité de Kaoka. Au Pérou, côté Amazonie, Kaoka travaille depuis plusieurs années dans une zone anciennement marquée par le narcotrafic et la culture de coca où une usine de compostage a été mise en place pour distribuer du compost aux producteurs ; Ethiquable a également mis en place des composts en Amérique latine passant ainsi d’un rendement de 500 à 1 000 kilos/hectare. Quant au goût de ces tablettes « engagées », celui-ci relève d’une complexe alchimie (1), « résultat d’un terroir, d’une variété et d’une fermentation qui ne doit pas masquer les notes délicates du cacao », rappelle Christophe Eberhart (Ethiquable). Mais avec une certitude ; acheter une tablette bio et éthique permet de donner une assise à des coopératives paysannes engagées qui travaillent à produire un cacao de qualité et le plus souvent à préserver des variétés endémiques de cacao.