Le nouveau format Evian (40 cl) 100 % rPET et sans étiquette est disponible pour l’heure sur evianchezvous.com, à la Grance Epicerie de Paris, chez Cojean, ainsi que dans une sélection d’hôtels.

Danone, Nestlé Waters ou Pepsico… Tous se lancent à la course au rPET – PET recyclé – et communiquent sur un enjeu majeur des prochaines années et la première étape d’une économie plus circulaire.

Malmenés par les associations de défense de l’environnement et sommés par l’Europe (1) d’intégrer 25 % de matière recyclée dans les bouteilles PET d’ici à 2025, les géants de l’agroalimentaire tentent de redorer leur blason en portant des objectifs résolus. En juillet dernier, Evian (Danone) communiquait sur sa première bouteille de 40 cl sans étiquette et 100 % matière recyclée (2) et s’engageait à adopter une approche circulaire d’ici à 2025 en fabriquant toutes ses bouteilles en PET recyclé. Chez PepsiCo, l’on promet cette année 100 % de bouteilles en plastique recyclé sur toute la gamme Lipton Ice Tea©, accompagné d’un changement de logo pour sensibiliser à l’importance du tri. Enfi n, Nestlé Waters France annonce vouloir atteindre « 50 % de PET recyclé sur l’ensemble de nos marques d’ici à 2025 avec déjà deux références en 100 % rPET (les bouteilles Vittel 75 cl et 2 L) car nous possédons la technologie et qu’il est possible de faire des produits issus du recyclage et de très grande qualité », explique Françoise Bresson, Directrice RSE et Communication Nestlé Waters France. Fabriqué à partir de déchets triés et recyclés, le rPET ou PET recyclé présente plusieurs avantages : « il permet d’économiser de la matière et de réduire la consommation de ressources naturelles nécessaires à la production de cet emballage. Pour une tonne de bouteilles en PET triée et recyclée, on économise notamment 600 kg de pétrole et 200 kg de gaz naturel, on évite le rejet de 2,3 T équivalent CO2 et cela permet une économie d’énergie équivalente à une télévision en marche pendant 3 heures », détaille Laureen Bonnet, Chargée des relations médias de Citeo, entreprise spécialisée dans le recyclage des emballages ménagers. Mais le rPET repose sur le recyclage, donc le tri, et qui dit recyclable en théorie ne dit pas forcément recyclé en pratique. En France, 61 % des bouteilles et fl acons en plastique ont été recyclés en 2019 (Source : Citeo 2019). « Pour être recyclée, la bouteille doit être triée et le geste de tri demeure le principal frein à l’améioration de cette performance. Dans la mesure où les bouteilles en plastique sont parfaitement recyclables, cette part (progression de 3 points, par rapport à 2018) continue de paraître faible », ajoute cette dernière. Pourtant, « les bouteilles plastiques fabriquées à partir de PET sont parfaitement recyclables, à la différence d’autres types de plastiques, et reposent sur une filière très performante. 99 % des bouteilles sont collectées mais seulement 6 sur 10 environ sont recyclées. Les 4 restantes finissent encore dans les ordures ménagères pour être incinérées ou enfouies », note Françoise Bresson. Justement, pour asseoir la filière rPET, la mise en place de consignes, à laquelle se dit favorable Nestlé Waters France par exemple, « permettrait de ramener 90 % des bouteilles mises sur le marché, et que ces 90% redeviennent effectivement des bouteilles. Ce flux unique de PET permettrait de favoriser l’économie circulaire », pointe Françoise Bresson. Une chose est sûre, le rPET est un sujet complexe qui demande de travailler et d’agir sur plusieurs fronts, pour améliorer les performances de recyclage et augmenter le tri en sensibilisant les consommateurs, proposer des produits qui s’intègrent dans l’économie circulaire et avec le moins d’impact sur l’environnement comme le rPET, et enfin investir dans l’innovation pour trouver quelle matière pourra demain remplacer le plastique avec les mêmes qualités (notamment les bioplastiques biosourcés et/ou biodégradables). En matière d’innovation justement, une question majeure est de savoir comment faire pour avoir une boucle infi nie sur le PET sans avoir besoin de réinjecter de la matière ? Autrement dit, comment produire demain du rPET à partir de sièges de voiture, de peluches ou de polaires pour augmenter les gisements, et s’assurer de leur très bonne qualité ? « Les techniques de recyclage du PET avancent sur la voie du recyclage « à l’infini », par la recherche et le développement de procédés de recyclage notamment chimiques et biologiques. C’est le cas, par exemple, de la technologie de dépolymérisation enzymatique en cours de développement par l’entreprise Carbios qui permet la dégradation du PET en petits flocons de polymères qu’il est ensuite possible de repolymériser pour créer de nouvelles bouteilles (ou autres) », précise Laureen Bonnet, Chargée des relations médias pour Citeo.