Directeur général de Nespresso France,
Arnaud Deschamps défend « l’intégration du modèle écologique au modèle économique ».
Encore méconnus, ces termes enrichissent progressivement le vocabulaire des organisations et des professionnels les plus engagés en faveur du développement durable. Tel est le cas de Nespresso, première entreprise certifiée par Ecocert selon les critères de l’Insetting Standard en France.
Un an après la COP 21 et en ouverture de la COP 22 qui s’est tenue à Marrakech du 7 au 18 novembre, les membres de l’International Platform for Insetting se sont réunis autour de Tristan Lecomte, le fondateur de l’IPI. Lors de ce rendez-vous ont été présentés les premiers programmes certifiés et les projets en cours de validation sur le registre blockchain.
Quelques définitions utiles
L’insetting correspond aux actions menées à l’intérieur de la chaîne de valeur d’une entreprise afin de lutter contre le réchauffement climatique tout en générant des bénéfices socio-environnementaux pour elle-même, ses fournisseurs et ses consommateurs. En résumé d’une démarche aussi complexe que vertueuse, l’insetting crée de la valeur partagée entre toutes les parties prenantes en intégrant la compensation de l’empreinte carbone dans la sphère d’influence d’une entreprise. Etape supplémentaire franchie par l’insetting, la technologie blockchain consiste à enregistrer, mesurer et suivre les données relatives aux engagements pris par une entreprise en faveur du climat et ses écosystèmes à partir de multiples critères socio-environnementaux, et ce de manière transparente, décentralisée, inviolable et à moindre coût puisque cette technologie s’affranchit des intermédiaires bancaires. Et Tristan Lecomte se plaît à dire que ce système d’enregistrement permet « l’ubérisation de la compensation carbone ».
L’exemple de Nespresso
« La technologie blockchain permet de certifier les démarches carbone d’une entreprise depuis l’évaluation de son empreinte jusqu’à sa compensation en liant ces deux volets qui étaient jusque-là traités séparément », précise Arnaud Deschamps, le Directeur général de Nespresso France et vice-président de l’IPI, fier que l’entreprise qu’il représente soit pilote dans la mise en oeuvre de l’Insetting standard, première certification « climat Blockchain » développée dans le cadre de la nouvelle plate-forme pour son programme d’agroforesterie. En effet, en plus des initiatives visant à limiter ses émissions de gaz à effet de serre, Nespresso France déploie, depuis 2013, une démarche de compensation carbone fondée sur le principe de l’Insetting. Cette démarche s’est traduite par la plantation d’arbres au cœur des fermes caféières avec lesquelles l’entreprise travaille en Colombie, en Ethiopie et au Guatemala. Avec le soutien de Pur Projet, les 500 000 arbres plantés chaque année (10 millions prévus d’ici à 2020) ont la capacité de stocker l’équivalent de l’intégralité de l’empreinte carbone de chaque tasse Nespresso consommée en France. Cette initiative lui permet d’être la première entreprise de son secteur à proposer une offre de café 100 % neutre en carbone. Par ailleurs, ces arbres génèrent de multiples bénéfices économiques (diversification des revenus grâce à la vente des fruits par exemple), sociaux et environnementaux (eau, sol, biodiversité) pour les caféiculteurs et les écosystèmes caféiers, tout en sécurisant et valorisant les approvisionnements de Nespresso en café de haute qualité.