La loi relative à la transition énergétique pour une croissance verte prévoit d’interdire gobelets et spatules en plastique à partir de 2020, sauf ceux compostables en compostage domestique. Entre chances de revenir sur cette interdiction et contradictions étatiques, DA MAG fait le point sur les solutions potentielles avec l’aimable et docte participation d’Antoine Dupuy, dirigeant de SEGI.
La loi de transition énergétique, ou du moins les aspects qui concernent directement les professionnels de la DA, comporte un certain nombre de contradictions ou d’impossibilités techniques qui permettent d’espérer une modification de la loi voire l’abrogation de son article 73. Par exemple, le compostage domestique n’est pas a priori adapté aux nécessités des gobelets compostables qui requièrent un compostage industriel et la loi ne fait nullement référence à la norme européenne EN13342 qui définit les caractéristiques d’un matériau biodégradable. Mais en l’absence de certitudes, il est plus prudent d’examiner les pistes sérieuses pour trouver un équivalent aux gobelets plastiques d’aujourd’hui.
Fausses bonnes idées et idées reçues
Beaucoup d’avis et d’idées circulent à propos des gobelets et de leurs nuisances. La première d’entre elles est que le gobelet est un facteur important de pollution. Concrètement, les gobelets en plastique et les spatules utilisés en DA représentent 8 000 tonnes annuelles sur 1,5 million de tonnes pour les emballages plastiques. A titre indicatif, les articles de table qui seront interdits en 2020 pèsent 30 000 tonnes à l’année, dont les gobelets à usage professionnel. Autre idée reçue, le plastique ne se recycle pas. « Faux, assène Antoine Dupuy, une expérimentation sur l’extension des consignes de tri des emballages plastiques est menée depuis fin 2011 dans toute la France et auprès de 3,7 millions de Français pour collecter tous les plastiques ménagers, donc les gobelets, afin d’établir un modèle durable de recyclage du plastique. Pour l’anecdote, sachez également que des scientifiques « biodégradent » du polystyrène en le faisant manger par des vers de farine. Le but de ces recherches est d’analyser comment ces vers dégradent le plastique afin de générer de nouvelles façons soit de dégrader les déchets plastiques soit de produire des matériaux qui se dégradent complètement ».