Alors qu’il y a encore peu de temps, il était de règle de financer le matériel sur fonds propres, ou grâce à un crédit bancaire, les choses ont beaucoup évolué en DA où désormais le recours au leasing et à la location est devenu majoritaire. Avec le concours de Realease Capital et BNP Paribas Leasing Solutions, DA MAG en explore les tenants et aboutissants.
« Ce qui se développe aujourd’hui, c’est l’usage : voitures, mobilier de bureau, plantes vertes… on peut tout louer, jusqu’à Nespresso qui a mis en place un abonnement pour ses machines », explique Cyril Marlaud, le directeur général de Realease Capital. Une analyse que partage amplement Eric Huet, directeur de la Business Unit Technologie Solutions chez BNP Paribas Leasing Solutions : « Le marché va vers l’usage bien plus que vers la possession. Le marché du photocopieur, dans le financement duquel nous sommes leaders, a été le premier à passer à la location pure. Aujourd’hui, cette vision de l’utilisation d’un matériel de bureautique s’étend aux autres biens manufacturés, dont les matériels destinés à la distribution automatique ».
Du leasing à la location
En distribution automatique, les organismes de financement que nous avons sollicités déclarent financer à peu près tout ce dont ont besoin les gestionnaires pour travailler : distributeurs automatiques, bien sûr, mais aussi systèmes monétiques, habillages, matériels bureautiques, véhicules utilitaires, etc. Les enjeux sont d’ailleurs importants : Realease Capital annonce 5 millions d’euros de financements annuels, tandis que BNP Paribas Leasing Solutions fait état d’une enveloppe avoisinant les 10 millions d’euros. Ce n’est donc pas neutre. Les chefs d’entreprise ont bien compris l’intérêt pour eux des solutions de financement comme le fait de ne pas alourdir les bilans ou de calquer la durée de remboursement sur la durée du contrat qu’ils ont signé avec leur client. A telle enseigne que selon Cyril Marlaud, environ les trois quarts des financements que Realease Capital consent sont de trois ans, « la durée la plus sécurisante pour les gestionnaires ». Mais il y a aussi d’autres avantages à la location-vente ou à la location pure que de simplement financer un matériel. Ainsi Eric Huet évoque l’intérêt qu’il y a à changer de matériel relativement souvent : la nouveauté fait vendre et les nouveaux automates permettent de stimuler la consommation parce qu’ils arborent un « look » actuel attractif pour les consommateurs et intègrent les toutes dernières technologies de paiement et de communication. La location pure, plus particulièrement, est tout à fait adaptée à une rotation plus rapide des matériels et devient un paramètre prépondérant dans la stratégie de développement des sociétés de gestion. Pour lui, la location pure est l’avenir du financement, à condition d’aller un cran plus loin : « L’avenir du métier, c’est l’économie circulaire. Par exemple, il y a une deuxième vie pour les smartphones, il existe un vrai marché de deuxième main pour ce type de biens. Cette façon de raisonner va s’étendre à d’autres marchés où non seulement nous financerons, mais également nous serons capables de gérer la deuxième vie des matériels. C’est le sens de notre accord avec 3 Step IT (cf. encadré) ; demain, les professionnels achèteront non plus un produit, mais un service ou un pack de services incluant le produit lui-même. »
Un service personnalisé
Un des points-clé du financement externe, c’est la capacité de remboursement des emprunteurs et par voie de conséquence, les critères de sélection des dossiers. D’une manière générale, les taux d’acceptation des dossiers sont très élevés : de 70 à 94 % chez BNP Paribas Leasing Solutions et 88% chez Realease Capital. Pourquoi ? D’abord parce que la distribution automatique est une profession qui présente pour les prêteurs une sécurité certaine. Comme le dit Cyril Marlaud de Realease Capital : « Sur les cinq dernières années, nous n’avons pas eu d’incident majeur. Une des particularités de la DA est que si une société défaille, on a la quasi-certitude qu’elle sera reprise par un autre acteur ». Ensuite, qu’il s’agisse de BNP Paribas Leasing Solutions ou de Realease Capital, une relation personnelle est établie avec chaque société de gestion. Si l’analyse bilancielle reste de mise, il s’agit davantage d’examiner chaque projet en tant que tel et nécessairement de l’étudier avec le professionnel : on ne traite pas un renouvellement de matériel comme un contrat neuf. La notion de personnalisation ne s’arrête pas là. En effet, les organismes de financement apportent des services complémentaires comme les assurances, des sites internet pour formuler une demande en ligne et obtenir très rapidement une réponse, voire un système de « brokers » pour commercialiser les matériels d’occasion, déchargeant les gestionnaires ou les fabricants de matériel de cette tâche fastidieuse.