Bonne nouvelle pour le tourisme et le CHR, les Européens envisagent de dépenser plus en voyages et en loisirs (57%), c’est la plus forte hausse des intentions d’achat (+10 points).
Le Baromètre de l’Observatoire Cetelem a dévoilé son étude 2022 sur l’évolution des comportements des Européens. Malgré un certain retour général à l’optimisme, l’inflation inquiète et impacte le pouvoir d’achat. De nouvelles pratiques marquées par le sceau de l’économie circulaire se répandent. Quelles sont-elles et que disent-elles de ces nouveaux « consommateurs-vendeurs » ?
Les Européens retrouvent le moral, avec un rebond de 0,7 point « encore plus significatif concernant le ressenti de leur situation personnelle qu’ils notent à 6,2/10 ; en France, ce chiffre est légèrement au-dessus à 6,3/10 », indique le rapport annuel. Le Royaume-Uni enregistre la plus forte croissance (+0,9 point) et forme avec l’Italie et l’Espagne le trio des Européens qui estiment leur situation plus favorable qu’avant la crise. Ils expriment même globalement qu’ils ont le sentiment que leur pouvoir d’achat a augmenté sur les douze derniers mois (+4 pts) alors que l’impression d’une régression au contraire chute de 3 points. Cependant, cet élan d’optimisme reste menacé par une hausse globale des prix. Relié à la question du pouvoir d’achat, l’un des faits majeurs de ce Baromètre 2022 est sans conteste la fulgurante croissance du sentiment d’augmentation des prix, un constat partagé par un Européen sur deux (+25 pts).
Les nouveaux commerçants
Cette conjoncture fait émerger de nouveaux comportements inspirés d’un esprit de « débrouillardise » qui s’exprime notamment au travers de l’achat et de la revente d’occasion. Des modèles inspirés du succès fulgurant de Vinted par exemple, une application qui fait office de vide-dressing en ligne, s’étendent en Europe en répondant à plusieurs enjeux contextuels. Parmi eux réside la volonté de faire des économies face à un futur incertain ou encore celle de consommer plus responsable en renversant l’obsolescence programmée des équipements ou encore en allongeant la durée de vie des biens de consommation. C’est dans ce contexte que l’économie circulaire se développe dans les pratiques des Européens. Par exemple, 6 Européens sur 10 (62 %) déclarent avoir vendu des biens d’occasion au cours de l’année 2021, cette proportion s’élevant même à pratiquement 8 sur 10 (77 %) pour les moins de 35 ans, premiers acteurs en nombre et en termes de CA. Pour conclure, citons Flavien Neuvy, Directeur de l’Observatoire Cetelem, qui synthétise les enjeux de cette modification des comportements : « Avec le développement de l’économie circulaire, le consommateur mute en entrepreneur de sa propre consommation et devient ainsi une figure plus complexe. Pas toujours précisément connue, mais jugée positive, l’économie circulaire se place sur une belle trajectoire qui semble signer sa réussite. Dans un contexte sanitaire et économique incertain mais porteur d’un regain d’optimisme, le consommateur européen déclare mettre en pratique les trois R de l’économie circulaire : réduire, réutiliser, recycler même si la recherche d’économies ou d’un revenu complémentaire prime souvent sur la cause environnementale. Cette transformation amorcée va modifier les habitudes des marques et des enseignes, d’autant qu’une césure générationnelle marquée est observée, les plus jeunes endossant plus facilement ces habits de consommateurs-vendeurs que leurs aînés »